Home > Japon Last Updated:

Québec Entrevue Série #7: ケベック・インタビューシリーズ#7

Entrevue avec Mme Jocelyne MONTPETIT:ジョスリーヌ・モンプティ氏とのインタビュー


Montpetit

Mme Jocelyne Montpetit:ジョスリーヌ・モンプティ氏

Entrevue vidéo extrait: インタビュービデオ抄録
YouTube: http://www.youtube.com/watch?v=EzUBcLO62pI&list=PL3VbFYYm8_nvhsLHBlI6xqgCJntWmuHvH&index=8

--------------------------------------------------------------------------------

ジョスリーヌ・モンプティ(振付家・舞踏家)とのインタビュー

経歴
舞踏の振付家、ダンサー。2012年に、ケベック・アーティスト・スタジオ東京にレジデンス・アーティストとして滞在。以前日本では、偉大な舞踏のマスター大野一雄や土方巽のもとでダンスを学んだことがあり、日本での経験が一生の方向を左右したといわれる。


インタビュー要旨

質問1: どのようなきっかけで日本に興味を持たれましたか。

私が最初に日本を訪問したのは、30年ほど前でした。当時は、まだ駆け出しのダンサーで、振付家ではありませんでした。その時はケベックのいくつかのプロダンス・カンパニーに所属していましたが、そこで田中泯という日本人のダンサー・振付家に出会い、日本での2カ月間のインターンシップへの招待を受けました。結局、日本には4年間も滞在することになり、その間全面的に日本漬けになったのです。その間、田中氏のカンパニー・舞塾のメンバーとして日本中を巡り、さらにニューヨークのラ・ママ劇場やパリのオペラ座でも公演を行いました。この経験は本当に得難いもので、日本との出会いを通じて、私は国際的な活動を経験できたのです。

質問2: ケベックに戻られてからも日本とのコンタクトを続けていますか。

1986年にケベックに戻って、自分自身のカンパニーを立ち上げました。それでも定期的に訪日して、田中泯氏とコンタクトを続けています。また日本のダンススタジオのエネルギーに触れるとともに、大野一雄氏に再度お会いするのも訪日の目的でした。大野氏は99歳で引退されて、104年の生涯を全うされました。そのように日本におけるすべてのコンタクトを維持することは、私がケベックで自分のカンパニーを作り、自分自身のスタイルを開発するために非常に重要でした。もちろん、日本の真似をしたくはありませんでした。私の先生方の支援のもとに、自分自身のルーツを使って、私個人の創造力を表現する方法を見出そうと努力したのです。また私の先生方は男性で、私は女性という事実は、私自身が自分のダンスを通じて女性の文化を見出すことを助けたと思います。

質問3: 日本は世界に開かれた国になってきていると思われますか。

私はケベックに戻ってからも、しばしば短期間ですが訪日していましたが、30年後にようやく6カ月間もケベック・アーティスト・スタジオ東京に滞在する幸運に恵まれました。今回は30年前に比べて、私の見るところ日本はずっとオープンになりました。30年前の日本は、私にとっては驚くべき国でしたが、その一方でとてもさびしく孤独感にさいなまれました。当時の日本はかなり閉鎖的だったと思います。しかし、今日では世界も大きく変わり、日本もよりオープンになり、海外旅行も文化交流も盛んになっています。今回、日本滞在中に、若いダンサーたちに会う機会がありましたが、それは私に色々なアイデアをくれるものでした。ぜひこのような日本の若いダンサーたちを統合するような作品を作ってケベックで公演できたらと希望しています。私にとって、経験や知識を伝えることはとても大切なことです。私が日本から得たものを、今度は若い人たちに伝えていきたい。一生のうちに、受け取ったバトンは次に渡していく責務があると思うからです。

--------------------------------------------------------------------------------

Interviewée: Mme Jocelyne MONTPETIT

Mme Jocelyne Montpetit est chorégraphe et danseuse de butoh. En 2012, elle a séjourné au Japon à titre d’artiste en résidence au Studio du Québec à Tokyo. Le Jaopan est un pays qui a changé sa vie ayant étudié avec les grands maitres du butho, Kazuo Ohno et Tatsumi Hijikata.

Résumé de l'entrevue de Mme MONTPETIT

Q 1 : Comment s’est faite votre rencontre avec le Japon?

Ça remonte à il y a 30 ans. Je suis venue ici en 1981. J’étais une jeune danseuse pas encore chorégraphe. J’avais fait partie de quelques compagnies professionnelles au Québec et j’étais invitée par un danseur chorégraphe japonais à l’époque, qui s’appelait Min Tanaka, qui m’avait invité pour faire un stage. En plus de recevoir beaucoup au niveau de la danse et de la culture, j’ai fait partie de la compagnie de Tanaka. J’ai tourné avec cette compagnie à travers le Japon ainsi qu’à New York au théâtre de La Mama et à l’Opéra de Paris. C’est comme si vraiment, à travers cette rencontre japonaise, ca m’avait ouvert une dimension internationale.

Q 2 : Après votre retour au Québec, comment avez-vous maintenu des contacts avec le Japon?

Je suis rentrée au Québec en 1986 et je suis revenu régulièrement pour travailler avec la compagnie de Min Tanaka sur des projets sur Paris, entre autres. J’ai fondé ma compagnie au Québec mais je revenais pour des contrats avec Min Tanaka. Je revenais aussi pour garder l’essence de la danse et revisiter les studios de Kazuo Ohno. Pour moi, c’était important de continuer d’une façon ponctuelle à diriger le studio et à être dirigée par Kazuo Ohno jusqu’à ce qu’il se retire vers 99 ans parce qu’il a vécu jusqu’à 104 ans. C’était très important pour moi de garder tous ces contacts-là et évidemment de créer ma compagnie au Québec et développer mon style. Je n’ai pas voulu imiter les Japonais. J’ai essayé, avec l’aide de mes maîtres, de trouver dans mes racines une manière d’exprimer une créativité personnelle. Le fait que j’avais eu des maîtres masculins, j’étais une femme, ca m’a aidé à trouver aussi une culture féminine à travers ma danse.

Q 3 : Le Japon vous semble-t-il aujourd’hui un pays plus ouvert sur le monde?

Je reviens au Japon trente ans plus tard, n’ayant jamais cessé de revenir de façon ponctuelle, mais cette fois-ci, j’ai la chance d’être ici pendant six mois grâce au Studio du Québec à Tokyo. Je trouve que le Japon est beaucoup plus ouvert qu’avant. Je trouve que le dialogue existe désormais. Il y a 30 ans, j’étais émerveillée par ce pays mais j’ai souffert aussi de solitude, de sensations d’isolement par moment parce la fermeture était plus grande. C’est sûr que le monde a changé, que cette île-là s’est ouverte sur le monde et les Japonais se sont mis à voyager beaucoup, à faire des échanges au niveau culturel, des affaires et ainsi de suite. La jeune génération bouge énormément. J’en ai profité aussi pour voir de jeunes danseurs. Je suis allé voir une foule de jeunes danseurs parce que ça nous donne aussi des idées. J’aimerais peut-être créer quelque chose, intégrer ces jeunes danseurs et les présenter au Québec. La transmission, pour moi, c’est essentiel. Ce que m’a donné au Japon, j’essai de le transmettre aux jeunes. Je pense que dans la vie, on est là pour passer le flambeau.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------
 Top